Je cite "... Ces échanges ne seront fructueux que s'ils permettent aux représentants des imams et des gestionnaires d'associations cultuelles de dialoguer avec des élus, des représentants d'autres associations, des représentant d'autres cultes…''
Monsieur le préfet, a-t-il oublié ce qu'est la séparation entre les églises et l'État ? Que ce principe constitutionnel garantit la liberté de conscience ?
Ici la préfecture, l'État par délégation dans les territoires, demande sans retenue, que la directrice de l'université informe des fonctionnaires d'un établissement public qu'il serait nécessaire d'abandonner le temps d'une journée leur devoir de neutralité. Neutralité qui découle directement de la loi de 1905 et de la loi dites de séparation des églises et de l'État.
De plus, la demande porte aussi sur les étudiants certes majeurs, dans un exercice de prosélytisme inconsidéré. La préfecture demande à la présidente de l'université d'inviter des citoyens à une journée religieuse, de démonstration religieuse, en compagnie, a priori, d'imams et de représentants d'autres cultes.
On marche sur la tête. Comment l'état peut organiser à ce point, l'abattage du principe de séparation, du principe de neutralité, et de non reconnaissance des cultes par les instances régaliennes ?
Nous considérons cette demande comme une trahison de l'esprit de la République, de la laïcité, et du bon sens à minima !
Cette journée est une journée de promotion de reconnaissance d'un culte par l'État. Nous en voulons pour preuve le déroulé de cette manifestation cultuelle.
''Mieux faire connaître l'islam dans la société civile, notamment via les médias'' ou encore '' travailler sur la formation et le statut des imams''.
On croit rêver ! Sous le haut patronage de la République, une journée dédiée à la promotion de l'islam fait inviter des professeurs et des étudiants par la préfecture, et par l'entremise de la présidente d'une université.
Les ateliers de cette journée prosélyte parlent d'eux même : '' représentation de l'islam dans les territoires'', ''valorisation des interactions entre l'islam et la société civile''....Tout ceci pour je cite :" permettre une meilleure implication d'une structure... ancrée dans les valeurs de la République''.
L'association Esprit Laïque tient à rappeler à la préfecture du Rhône, à madame la Présidente de l'université Lumière Lyon 2, que les valeurs de la République incluent la laïcité.
Ce principe légal et philosophique garantit la liberté de conscience par la séparation des pouvoirs cultuels et du pouvoir régalien, par les articles 1 et 2 de la loi de 1905.
Manifestement, ces principes de liberté de conscience et séparation sont ignorés dans la promotion de cette journée anti- républicaine. Nous rappelons que ces articles fondateurs de la laïcité sont rappelés dans l'article 1 de la constitution de la Vème République qui précise que "la République est une république laïque".
Il s'agit ici, non pas de dénoncer l'organisation du culte musulman par le culte musulman, mais bien de dénoncer l'organisation de l'islam par l'État. Enfermer les citoyens de confession musulmane sous la dénomination ‘’ d’Islam de France" par la force publique, prive ces citoyens de leur liberté de conscience et implique une atteinte grave à leurs libertés individuelles.
De plus cette façon de faire, induit une promotion des divisions, en opposition totale avec l’indivisibilité de la République.
Cette indivisibilité de la République qui justifie par le ministre de l'intérieur, le combat contre le communautarisme dans une prise de position du 28 novembre 2019, dans laquelle il annonce vouloir mobiliser les préfets. Cette invitation de la préfecture du Rhône pratique l'exact contraire de ce qu'annonce le ministre Castaner.
L'association Esprit Laïque, demande que cette journée du 17 décembre soit purement et simplement annulée. Il ne saurait être de dérogations à la laïcité, à la liberté de conscience, au principe de séparation, au principe de neutralité de la fonction publique.
Toutes formes de prosélytisme par l'État étant inconstitutionnellles, nous demandons par ailleurs à l'ensemble de la représentation nationale de se saisir de cette question et de demander que la préfecture du Rhône s'explique sur son rôle actif dans cette affaire anti-laïque et de fait anti- républicaine.
La lutte contre l'hydre islamiste, ne peut passer par l'abandon des principes de Laïcité.
L'État ne peut être partie prenante dans l'organisation du culte sauf à acter un concordat qui va à l'encontre de la constitution. C'est à l'islam lui-même de s'adapter au caractère laïque de la République, et de s'organiser avec et pour les citoyens de confession musulmane et non a l'état de grever leurs droits individuels et en particulier la liberté de conscience garantie par la séparation des églises et de l'État.
La France est une république, indivisible, laïque, démocratique et sociale. (Article 1 de la constitution française)
La République assure la liberté de conscience (Article1 de la loi de 1905)
L’État ne reconnaît, ne salarie, ni subventionne aucun culte (Article 2 de la loi de 1905)