Julien Denormandie ou la laïcité islamophobe.
Date de dernière mise à jour : 28/08/2019
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Le Ministre reste dans la confusion habituelle entre islamophobie (ne pas aimer et critiquer une doctrine politico-religieuse) et la musulmanophobie (stigmatiser des individus en raison de leurs inclinaisons philosophiques supposées).
Alors si ! Monsieur le Ministre, la Déclaration des Droits de l'Homme (et du citoyen) permet la liberté d'opinion (et d'expression consécutivement). Il est possible chez nous d'exprimer son opinion, mais réciproquement d'exprimer une opinion contraire (critiquer mutuellement les opinions adverses). En gros la règle est celle des opinions politiques : On peut exprimer des opinions communistes ou libérales, mais étant entendu que cette liberté d'opinion admet la possibilité à leurs adversaires réciproques de critiquer, même très vertement, ces opinions.
L'interdit d'islamophobie consisterait en somme à interdire toute critique de l'Islam pour raison quasi blasphématoire. On imagine mal qu'on parle de "communismophobie" en interdisant toute critique du communisme (sous prétexte que ce serait stigmatisant pour les communistes en tant que personnes). Sérieusement ? Ce serait juste hallucinant.
De 2 choses l'une ou bien Mr le Ministre n'est intellectuellement pas capable de faire la différence entre islamophobie et musulmanophobie, ou bien il joue au con (à la limite il vaudrait mieux qu'il joue ; parce s'il l'est vraiment, c'est extrêmement inquiétant quant à la clairvoyance des élites au pouvoir).
Je rajouterais que la liberté d'expression a une limite : Celle de la remise en cause de la liberté d'expression (? ? ?).
On appelle ça le suprémacisme en général : Certains individus auraient plus droit à s'exprimer (à être entendus) que les autres : Les blancs franchouillards plutôt que les français d' "origines douteuses". Mais aussi réciproquement les bons croyants plutôt que les mécréants.
Essayons de préciser le concept : Un suprémaciste qui insulte un noir ou un homo, tente par là de limiter leur droit à l'expression de leur différence en tentant de les impressionner indûment ("vous avez intérêt à ne pas trop la ramener : c'est moi qu'on doit écouter en priorité en somme !"). Réciproquement, nous aurions le suprémacisme religieux : "Notre parole vaudrait plus que celle des mécréants, parce qu'inspirée par Dieu (ou Allah, ou...) eux mêmes". Un croyant qui dénie son droit à l'apostasie d'un de ses proches est contre la liberté d'expression.
De fait les suprémacistes s'exprimant pour une limitation la liberté d'expression d'autrui au nom de leurs idées (suprémacistes) devraient être interdits de liberté d'expression (sous peine d'amendes, voir de prison).
Et il n'y va pas tant d'une atteinte aux libertés individuelles, mais d'une atteinte aux fondements même de la République. Ainsi la démocratie repose sur la délégation des divers courants d'opinion, étant entendu qu'aucun courant ne soit brimés ostracismement par rapport à ses voisins (égalité entre chaque courant d'opinion même minoritaires). MAIS dans la limite d'un ostracisme intrinsèque de tel ou tel courant d'opinion.
Qu'est-ce à dire ? Que des courants d'opinions ne devraient pas avoir droit d'expression ?
Non tant, non tant ! La règle reste dans la responsabilité individuelle : Le racisme, homophobie, grossophobie, musulmanophoobie, mécréantophobie etc. devraient pouvoir valoir déchéance (momentanée ou définitive suivant les cas) de citoyenneté, amendes financières, voir prison, à leurs auteurs (individuellement).
Nous avons parlé de communistopobie, mais réciproquement un tribun communiste qui menacerait ses opposants de les envoyer au goulag en cas de victoire, devrait être considéré comme un opposant à la liberté d'expression (de toute opposition), et se voir déchoir de citoyenneté (interdit temporaire d'expression publique, de présentation à un mandat national, et même de droit de vote -plus amende voir prison). Bref les communistes pourraient prôner un "communisme démocratique" respectueux de ses opposants, mais pas un communisme sectaire.(réciproquement pour un libéral partisan d'un maccartthysme primaire - chasse au communistes).
On peut penser paradoxal d'interdire de liberté d'expression les opposants à la liberté d'expression. Que nenni ! Il ne dérange personne qu'on prive de liberté les kidnappeurs et délinquants (qui ne respectent pas la "liberté" d'autrui à vivre sereinement).. La logique devrait juste être pas de liberté pour les opposants de la liberté (ici d'expression.
Comment préciser ? Toute "pression suprémaciste" visant à minimiser la pleine liberté d'expression d'autrui (pleine égalité d'opinion à priori) serait interdit (dire par exemple que telle opinion ne vaudrait rien parce que provenant d'un noir, ou juifs, ou ...).
On conçoit bien qu'une telle approche formellement inscrite dans les lois donnerait lieu à maints excès dans les plaintes déposées. En fait, on subodorera au contraire, qu'il y ait plutôt tant d'infractions, qu'il soit difficile de condamner tout le monde. D'où nécessité de sanctionner d'abord les plus outranciers, et les leaders d'opinion en tant qu'exemples, avant de s'en prendre à tout un chacun.
Il s'agit évidemment surtout de faire de la pédagogie en amont : Expliquer en quoi "tout supprémacisme" est de nature profondément anti républicaine, et menace la démocratie même, justifiant une répression sans ambage de telles attaques aux fondements même de toute idée républicaine et/ou démocratique..
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