Retour vers le futur (en ouvrant de temps en temps son code du travail) : À propos du jugement rendu le 15 janvier dernier, condamnant le transporteur T2C à réparer le licenciement d’un chauffeur qui refusait de serrer la main de plusieurs collègues femmes.
On peut -et même il faut - tout à fait comprendre les réactions passionnées que suscite ce genre de décision de justice. Pour autant, le temps presse. Il devient alors essentiel de comprendre ce qui ne va pas, pour de ne pas être systématiquement dans la réaction qui induit une posture inefficace, purement défensive. Puis des erreurs grossières, qui se renouvellent. S’il est légitime de se montrer critique envers l’institution judiciaire, particulièrement le conseil de prud’hommes, les dysfonctionnements n’expliquent pas tout et certainement pas ce jugement du Conseil de Prud’hommes de Clermont Ferrand rendu le 15 janvier dernier.
En l’espèce actuelle, il n’est pas tout à fait interdit d’observer que la gestion de cette affaire par l’employeur relève, ici, d’une légèreté incroyable qui a permis à un islamiste de pavaner en transformant son procès en un énième cirque médiatique - et encore, T2C échappe à l’humiliation de la nullité-réintégration - . Ainsi, par la grâce d’un employeur (1) qui oublie un principe élémentaire (2) et ne pouvait qu’échouer en invoquant un motif inefficace (3), on donne des bâtons pour se faire battre. Comprendre. Pour éviter que cette situation ne se reproduise trop souvent. Car à vrai dire, ça en devient gênant s’agissant d’entreprises qui, à l’opposé des petites PME, possèdent largement les moyens de remettre en cause leur pratique du droit social.