- -Les mots «serein», «apaisé» reviennent au cours de l’entretien, dont le leitmotiv est «un islam serein dans une société apaisée». Oubrou invite les «musulmans de France» «à vivre sereinement dans la République laïque», à avoir avec la laïcité un rapport «clair et limpide».
On notera que les citoyens français de foi musulmane sont désignés comme «musulmans de France», ce qui est révélateur de la primauté identitaire accordée à la religion sur la citoyenneté.
-Comment faire cohabiter l’islam et le principe de laïcité à la française ? C’est simple, «l’islam doit composer avec la réalité ».
Pour opérer la jonction entre islam et laïcité, Oubrou procède à deux réductions de ... réalité.
- -1: Il réduit l’islam à «une spiritualité», dont «l’essence est le lien avec le divin», «Ce n’est ni une civilisation ni un système politique». Exit donc l’intégrisme salafiste antirépublicain, l’islam politique, les Frères Musulmans, les théocraties musulmanes. Quand l’islam pose des problèmes, ils ne viennent pas de la religion elle-même mais uniquement de sa mauvaise mise en application individuelle: «Quand il y a des difficultés de cohabitation, cela ne tient pas de la religion mais aux hommes, cela dépend beaucoup de la qualité des fidèles».
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- -2: Il réduit la laïcité à «une forme de sécularisation», un «principe qui se traduit dans la loi de 1905 (loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat) ». Car M. Oubrou connaît «l’essence » même de la laïcité dont la France dit-il a fait le choix: elle «impose une neutralité à la République, à ses institutions mais à pas à ses citoyens. Il ne faut pas confondre l’Etat laïque avec l’Etat soviétique où l’athéisme était la règle». Et, connaissant plus que quiconque l’essence de la laïcité, il se propose de nous éduquer. «Il faut instruire les gens. Commencer par leur expliquer que l’islam a sa place dans la laïcité. La laïcité à la française n’est pas une religion, c’est un cadre juridique dans lequel les religions s’expriment. Nous ne sommes pas en Belgique, par exemple, où la laïcité est une catégorie recouvrant les athées, les libres penseurs... et qui reçoit des subventions de l’Etat»
Quand on voit les coups de boutoir subis par la pauvre Belgique de la part de l’intégrisme musulman et de l’islamisme, l’énoncé ne manque pas de sel, et plutôt sinistre.
▪️Oubrou ne veut pas comprendre que la laïcité concerne aussi les non croyants, car sa définition de la liberté de conscience est du même ordre que celle que développent depuis des années les Baubérot, Bianco, Cadène, Mediapart, l’Observatoire de la laïcité et tous ses satellites: pour ces accommodants de vieille date aux intégrismes religieux et à l’islamisme, la liberté de conscience est avant tout, voire uniquement, une simple liberté de religion.
Et donc, le droit des musulmans, «c’est le droit français qui permet de garantir la liberté de conscience [en fait la liberté de religion] à condition de ne pas troubler l’ordre public.»
▪️Si la laïcité «se crispe et se heurte de plein fouet surtout à l’islam», c’est, dit le docteur ès psychopathologie Tareq Oubrou, «lié à l’histoire de cette laïcité qui s’est construite contre le catholicisme. Il reste, de ce passé, une défiance à l’égard des religions. Toute visibilité d’une religion dans l’espace public est mal vécue .
Ces crispations relèvent d’une «société déjà angoissée et qui traverse une crise identitaire», «Je pense que la France est un peu dépressive».
Exit les attentats terroristes sur notre sol! Exit les territoires perdus de la république! Exit le grignotage des valeurs républicaines ! La France traverse une simple crise anxio-dépressive liée à la défiance pathologique des Français, ces mécréants, à l’égard d’une religion catholique un peu traumatisante, contrairement à l’islam de paix et d’amour serein qui approche, sous les regards énamourés et plein d’espoir des bisounours.