Ces derniers mois , on a vu la dénonciation d'un "néo-antisémitisme", lié particulièrement à l'islam, au point même que des contradictions de tailles ont servi d'arguments. Expliquer que la société française comporte des ressorts antisémites, lié à son histoire, à sa gauche historique, à sa droite réac est un sacerdoce.
Ici, nous avons un symptôme. Mais le plus important est la réaction face à ce truc. Sans connaître les tenants et et aboutissants de l'affaire, le crime est signé. La classe politique unanime. Honteux, haineux, antisémite.
Certes !
Mais à ce stade , il convient peut être de réfléchir. Alors que le discours ambiant, place l'antisémitisme sur le terrain de la gauche, de l'islamo-gauchisme, de l'amour insensé d'une frange politique qui surfe sur le conflit israélo-palestinien, voilà qu'un tag signé d'un groupuscule d'extrême droite replace l'antisémitisme à sa juste place. Celui d'une porosité française, de l'ensemble de la société.
Il faut dire que de se renvoyer à la face, des arguments tous plus fallacieux les uns que les autres, en réactivant les identités, c'est juste la porte ouverte à ce genre d'affirmation calligraphique. Dans une France qui est en proie à une vague d'affirmations de toutes sortes, sur un panel sémantique allant de l'"islamophobie" à l'essence " chrétienne" de la France, en passant par le "judéo-maçonnique", ou au "sioniste occulte", chacun trouve les mots pour charger l'autre. A ceci s'ajoute les accusations de Poutinisme, de Trumpisme et nous avons les prémices d'une division.
L' antisémitisme est le premier symptôme de l'arrivée du totalitarisme. Peu importe de où arrive ce totalitarisme, et quelle forme il prendra. La gale antisémite colle à la société qui choisit de sectoriser les identités. C'est le rôle de la République de, non pas défendre une identité contre une autre, mais de ne pas accepter que chacun cultive son jardin identitaire. L'antisémitisme est une idéologie à multipled facetted, un conglomérat de plusieurs courants, et c'est bien pour ça qu'il faut le combattre globalement.
La haine du juif n'est pas l'apanage d'un courant, et c'est pour cela qu'en faire la défense contre un seul pan de la société ,contre un seul courant, favorise sa montée ailleurs. On a beau jeu de faire les jolis, de parader contre l'antisémitisme associé à l'islamisme, ou seulement contre les courants d'extrême-droite, de se perdre en conjoncture pour dédouaner les pays qui officialisent des positions antisémites grace à une culture propre, ou à ne pas se pencher sur l'antisémitisme des courants évangéliques parce que l'idéologie qui tue est l'islamisme, mais à trop séparer les tenants de la haine anti juive, on dénature sa lutte et on accélère la communautarisation par repli.
Rappelons qu'en France, c'est en qualite de citoyen que la lutte contre l'antisémitisme est opérante. Dès lors qu'elle se fait par le biais de l'essence cultuelle, elle devient suspecte d'instrumentalisation. La lutte contre l'antisémitisme doit être globale, et citoyenne. La lutte contre l'antisémitisme est une lutte d'état. Il faut juste un état fort. Fort contre les idéologies extrêmes, toutes les idéologies extrêmes, sans fléchir sous de considérations socio-cultuelles. Jusque dans le plus petit lieu de cultes, ou arrière boutique de bistrot avec force et volonté.
On en est loin!