Non, c'est un mouvement protéiforme en perpétuel mouvement. Le prisme journalistique qui ne sait vivre que de la starisation référentielle d'une poignée de tête de pont, fait oublier le fond. Le mal vivre !
Le RIC peut être une solution mais à long terme, la prime CAF ne vient pas jusqu'au revenu modeste, le Gas oïl est en hausse, avec l'électricité, et tout un tas de produit de consommation.
Mais surtout, grâce à la longueur, le gouvernement a réussi son pari. En utilisant des portes paroles qui représentent peu les motivations de départ du mouvement, il déshumanise de nouveau les citoyens qui manifestent. Le gouvernement a réussi à écrémer la vision médiatique des doléances de bases, pour choisir d'instrumentaliser la "non" campagne.
Le grand débat sensé comptabiliser ces fameuses demandes, n'est qu'un cache sexe des réalités d’une vie en CDD, en travail intérimaire, d'une vie à 30 bornes de son boulot, d'une vie de smicard à vie, d’une vie dans un logement subventionné au foyer d'une cité chômeuse, d'une survie au RSA...
Mais surtout, tout ce cirque a fait sortir du bois, tout ce que la carte électorale française maintes fois redécoupée, cache dans ces statistiques. Une France peu informée ou mal informée, qui pense sans jamais être contrariée sur des thèses qui se révèlent aujourd'hui, puisque le champ républicain a déserté le camp des protestataires.
Il reste bien entendu des gens qui tentent de maintenir les vannes de la haine. Mais force est de constater que le grand débat à siphonné les volontés en détournant des manifestations, ceux qui sont encore convaincu que ce gouvernement va les entendre.
En province cette érosion, est plus lente, mais ce que l'on note à Paris, c'est la résurgence de la haine, où jusqu'à l’iconographie nazie prend le pas sur les revendications légitimes sociales. Cette forme d'idéologie est sourde, entretenue par des groupes idéologiques et ou politiques.
La France découvre le fond d'une partie de sa population, et ne comprend pas encore que l'antisémitisme, de droite comme de gauche, n'avait pas disparu, mais n'était que circonscrit ou tut.
On m'a assez reproché de dire que l'antisémitisme, c'est l'antisémitisme, et qu'il n'est pas divisible ici comme ailleurs avec d'un côté l'antisémitisme des quartiers et de l'autre, un antisémitisme catho-culturel désuet et moribond. Et pourtant, autour de personnalité comme Dieudonné, présent lors de certaines manifs, la parole se libère, et maintenant les actes. C'était le cas ce weekend particulièrement, oùune boutique a reçu sa rouelle, son tag "juden" la veille de la 13 -ème journée de manif.
Entre saluts nazis assumés, quenelles trompeuses, tags antisémites, les vieilles ficelles sont de nouveau sur le devant de la scène, révélant ce qu'on a tenu à cacher sous le tapis et qui va venir s'amalgamer aux mouvements propalestiniens qui détenaient jusque-là la parole insidieuse à l'intention des juifs en partant de la politique d'Israël.
Comme toutes les idéologies, en France, nos dirigeants ont la main légère, que ce soit l'indigénisme, le salafisme, le wahhabite, le nazisme, les intégrismes et autres orthodoxies... Sauf que l'antisémitisme est particulier, il est au cœur de chacune de ces idéologies.
Et il tue, ici en France. Il tue, caché derrière la déserrance politique en matière de réponse politique à des courants haineux et insidieux.
Il tue des mamies, il tue dans des caves, il tue à l'hypercasher, il tue dans des écoles juives et il tuera encore, ici ou ailleurs. Caché derrière des gilets jaunes, la haine remonte, et va se répandre.
L'antisémitisme tue !
rémi