Mais admettons!
Imaginons à la place de la photo de Nadya, celle d’une bénévole arborant un T-shirt « j’aime Jésus, je crois en ses préceptes » où « Dieu est mon maître ». Allons plus loin, imaginons que comme Nadya au milieu d’articles parlant de féminisme, de violences faites aux femmes, elle poste également des passages de la Bible, des pétitions en soutient aux prêtres pédophiles, des publications de Civitas ou de l’Opus Dei, sens commun, la manif pour tous.
Nous connaissons tous les théories développées par ces idéologies. À quel moment croirions-nous qu’une telle bénévole aurait sa place au planning familial?
Quel type de parole féministe pourrait-elle développer, face à une femme en recherche de conseils pour un avortement ou à une lesbienne toujours dans le placard? Et c’est exactement ce genre de question que se pose une féministe universaliste en découvrant Nadya.
Le planning familial est confronté à des personnes en recherche de réponses sur des sujets aussi sensibles: que l’avortement, l’homosexualité, la construction de genre. Comment une musulmane fondamentaliste au même titre qu’une catholique intégriste peut-elle apporter d’autres réponses que celles passées au prisme de sa religion?
Comment se fait-il qu’il soit absolument impossible d’obtenir de réponse concrète et rassurante de la part du planning sur cette simple question, autre que: «le féminisme universel n’existe pas » et cette réponse stupéfiante lorsqu’on l’interroge sur sa position à propos de l’excision «on milite pour le libre choix de chacun-e et que nous puissions faire chacune ce que nous voulons de notre corps on ne projete pas ses choix sur les autres »
Même si ces réponses sont celles d’une de leurs antennes et pas forcément la ligne du planning au niveau national, tout ce qu’elles sous-tendent est préoccupant, quand on sait qu’elles ont de plus en plus affaire à des femmes migrantes ignorantes de nos moeurs. Cela pourraient totalement les ancrer dans des « traditions » qui sur le long terme risqueraient de les ostraciser dans la société Française.
Ne ne nous y trompons pas le vêtement de Nadya Boukaibat n’est pas plus une tenue folklorique qu’un vêtement comme un autre, mais bien le signe d’une pratique orthodoxe d’un culte qui ne tolère pas les entorses en ce qui concerne l’avortement, l’homosexualité et la place de la femme, dans sa famille comme dans la société et rien que pour cela nous devrions être en capacité de poser des questions sans passer pour des facistes, car nous ne faisons qu’interroger les faits qui se déroulent sous nos yeux.
F.M pour association Esprit Laïque